domingo, 17 de marzo de 2019

Amante de mis cuentos: Un puente amigo (Versión francesa)






UN PONT AMI






La vieille et son chat, renversé les pattes en l’air, se berçaient avec  rythme en suivant le compas d'une musique imaginaire. Chacun avec ses pensées. On n’entendait ni les grenouilles coasser ni la rumeur des feuilles des arbres bercées par le vent. Sur le pont - son pont – qu’elle voyait à travers la fenêtre du salon, il n'y avait pas de moisissure, ni herbe… il n’y avait que du granit,  seulement du granit. C'était son repaire inexpugnable où elle se cachait dans sa  jeunesse pour pleurer ses peines. C’était son fidèle ami.

Un jour orageux son mari le croisa et  disparut sans laisser de trace. Elle se demandait s'il était mort dans un coin: plaise à Dieu!, ou s'il était parti vivre sa vie. Elle regardait tous les jours ces pierres qui l’aidèrent à partir, en remerciant sa sainte préférée pour l'avoir écoutée. Naturellement, elle n'aimait pas son mari.

Il y eut soudain un grand silence dans cette chambre quand la femme et le chat cessèrent de bouger pieds et pattes. Le minet sauta  brusquement sans que la vieille femme puisse le prendre dans les bras et on entendit un coup sec.

‒Qu’est-ce qu’il y a grand-mère? Fais attention de ne pas trébucher, ne va pas perdre l'équilibre….

‒Comme si je pouvais éviter de tomber….

‒Mais…. qu'est-ce que ce bruit?

‒Ce n’est rien…. le chat qui a chassé une souris….

Sa petite-fille étudiait dans la chambre à côté. Elle était sa seule  famille, sans compter le chat, bien sUr…..  Un coup de cloche sonna à l'horloge de coucou: c’était  l'heure de faire à manger. Je n'ai pas envie de me lever, elle dit…. je le ferai un peu plus tard…Et elle regarda par la fenêtre le soleil qui se reflétait dans l’eau de la rivière. Il y avait  du courant d’air qui entrait par la porte ouverte et la vieille femme s’enveloppa dans son châle. Le chat, avec le ventre plein,sauta de nouveau sur ses genoux.

L'important est de vivre sans passer de faim –disait la mère– ne gaspille pas ta beauté avec un mort de faim. Mais, à cette époque, elle avait besoin d'aimer et d'être aimée. Elle n'a pas eu d'élection. Elle a été lancée dans  les bras d'un homme qui avait le défaut de la violence et la vertu d'être riche. Au moment oùl il s'est évanoui dans le brouillard elle était enceinte de cinq mois. Elle a lutté avec la mère et la fille pour s’en tirer dans la vie. Au début, les beaux-parents l’aidèrent, mais l’oublièrent bientôt.

Elle a cousu pendant beaucoup d’années. Quand sa fille la quitta et sa mère mourut, ce fut l’époque la plus heureuse de sa vie et elle pouvait alors  vivre sans cachette avec Alfred, son fiancé depuis qu’elle avait dix ans, une  personne sans importance, il est vrai, un simple  journalier qui lui apportait argent et tendresse.

La paix et l'amour ne durèrent pas beaucoup, cinq ans à peine. Ce fut dommage!!! Alfred l’aimait tellement qu'il lui aurait sûrement décroché la lune si elle le lui avait demandé…. Elle n'a pas pu pleurer son deuil, car à peine quinze jours après sa fille malade arriva avec cette petite-fille de moins d’un an et l’histoire recommença.

La musique a surgi à nouveau dans sa tête et elle reprit le compas avec les pieds, et le chat l'a imitée, avec la tête cette fois. Si elle pouvait renaître, avec l'expérience de maintenant!!! … Elle ne s'est jamais repentie d'avoir affronté la fausse morale de son village et ses commérages.

Une forme courbée, s’aidant d’une canne, traverse le pont. Elle lui est familière. Non…. Oui…. Voilà tout ce qui lui manquait!!!! Allons, Sainte Barbara: réveille-toi! Envoie-lui tes tonnerres, tes éclairs, des pierres, et si tu voulais m'accepter une petite suggestion, avec un bon coup cela suffirait….


Traducida por: 


María Ramírez Sánchez nació en Melilla y con 8 añitos se fue a vivir a Oujda, una ciudad del entonces protectorado francés del norte oriental de Marruecos, a muy pocos kilómetros de la frontera con Argelia.

Con 21 años se vino a Madrid, donde ha trabajado haciendo traducciones francés-español hasta su jubilación, y donde ha formado una bonita familia de la que se siente muy orgullosa.


Un millón de gracias María.



Un puente amigo



La anciana y su gato, tumbado boca arriba, se mecían de forma rítmica llevando el compás de una música imaginaria. Ambos con sus pensamientos. No se escuchaba ni el croar de las ranas, ni el rumor de las hojas de los árboles mecidas por el viento. En el puente ‒su puente‒ que veía a través de la ventana del salón, no había moho, ni hierbas…, granito, solo granito. Era su guarida inexpugnable donde se escondía siendo joven a llorar sus penas. Un amigo fiel.

Un día borrascoso su marido lo cruzó y desapareció sin dejar rastro. Se preguntaba si habría muerto en alguna esquina, ¡ojalá!, o si se fue a vivir la vida. Cada día miraba esas piedras que le ayudaron a marchar, y le daba gracias a su santa preferida por haberla escuchado. Naturalmente, no amaba a su marido.

El silencio se hizo de pronto en aquella habitación cuando la mujer y el gato dejaron de mover pies y patas. Saltó el minino sin dar tiempo a que la anciana pudiera abrazarlo y se oyó un golpe seco.

‒Abuela ¿qué sucede? Haz el favor de no tropezar, no vayas a perder el equilibrio.

‒Como si yo pudiera evitar caerme.

‒Pero, ¿qué ha sido ese ruido? 

‒Nada. El gato cazó un ratón.

Su nieta estudiaba en la habitación contigua. Era su única familia, sin contar al gato. El reloj de cuco dio una campanada, hora de hacer la comida. No me apetece levantarme, se dijo. Ya la haré dentro de un rato.

Y miró por la ventana el sol reflejándose en el río. La corriente que entraba por la puerta abierta hizo que la anciana se arrebujara en su chal. El gato con la panza llena saltó de nuevo a su regazo.

Lo importante es vivir sin pasar hambre ‒adoctrinaba la madre‒ no desperdicies tu belleza con ningún mindundi. Pero ella, en aquel entonces, necesitaba amar y ser correspondida. No tuvo elección. Fue arrojada a los brazos de un hombre que tenía el vicio de la violencia y la virtud de ser rico. En el momento en que se desvaneció en la niebla ella estaba de cinco meses. Lidió con madre e hija para salir adelante. Al principio, los suegros le daban algún dinerito, luego se les olvidó.  

Pasó los años cose que te cose. Su época más feliz fue cuando la hija marchó y la madre murió. Y pudo vivir sin tapujos con Alfredo, su novio desde que tenía diez años, un don nadie, era verdad, un simple jornalero que le brindaba paga y ternura.

La paz y el amor le duró demasiado poco, cinco años escasos. Lástima. Alfredo la quería tanto que si le hubiese encargado la luna seguro que se la habría traído. No pudo llorar su duelo, a los quince días, la hija enferma se presentó con esa nieta sin cumplir el año y vuelta a empezar.

La música surgió de nuevo en su cabeza y retornó a llevar el compás con los pies, el gato la imitó, esta vez, con la cabeza. Si pudiera volver a nacer, con la experiencia de ahora… De lo que no se arrepintió nunca fue de haberse enfrentado a la falsa moral de su pueblo, a las habladurías.

Una figura encorvada, ayudándose con un bastón, atraviesa el puente. Tiene un aire familiar. No. Sí. Lo que le faltaba. Por favor santa Bárbara ¡espabila! Envíale truenos, rayos, piedras, y si me aceptaras una breve sugerencia, con un buen empujón, bastaría.


© Marieta Alonso Más

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